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Quelle place pour l'hydrogène dans l'industrie en 2050?

Aujourd'hui en France, le secteur industriel est, de très loin, le plus gros consommateur d'hydrogène. Il représente 920 000 tonnes par an, presque exclusivement comme matière première, avec une large part pour le raffinage pétrolier et la production d'ammoniac et d'engrais.
La production d'hydrogène est essentiellement basée sur des énergies fossiles, elle est donc très carbonée : elle émet environ 10 millions de tonnes de CO2 par an, soit l'équivalent de la moitié des émissions de tous les véhicules utilitaires légers du pays.

 Il y a donc un enjeu fort à  décarboner cette production d'hydrogène, mais aussi, pour maximiser son potentiel de décarbonation, à l'orienter vers de nouveaux usages industriels.

L'hydrogène est une molécule utilisable comme matière première pour fabriquer ou transformer d'autres molécules. Elle peut aussi être directement valorisée en tant que vecteur énergétique en vue d'un usage final (combustion dans une chaudière industrielle par exemple).
Elle peut donc répondre à différents enjeux dans la perspective d'une transition énergétique.

En 2022-2023, l'Association négaWatt et Solagro ont étudié plus spécifiquement le rôle que pourrait jouer l'hydrogène dans l'industrie d'ici 2050 et les mesures politiques qu'il conviendrait de prendre pour enclencher une transition du secteur.

Téléchargez le rapport "Priorisation des besoins de l'hydrogène dans l'industrie" et la synthèse qui font état de ces travaux.

 

Les recommandations faites dans le rapport visent à :

  • Mettre en œuvre une politique de sobriété structurelle pour baisser durablement la consommation de produits manufacturés et donc de matières premières ;
  • Définir des objectifs nationaux de production d'hydrogène renouvelable par filières industrielles (mobilité lourde et méthanation incluses), en vue de minimiser le recours à des importations et de créer le marché nécessaire aux fabricants européens d'électrolyseurs ;
  • Déterminer un cadre facilitant l'usage d'hydrogène renouvelable, en priorité par les industriels, afin d'atteindre les objectifs et de faire baisser les coûts de l'électrolyse ;
  • Agir sur les secteurs de l'acier, de l'ammoniac et de la chimie des oléfines, et sur leurs chaînes aval et amont, pour que l'hydrogène renouvelable soit au cœur de leur décarbonation

Retrouvez également le webinaire de présentation avec Simon Métivier - chargé de projets bioénergies à Solagro et  Stéphane Signoret, journaliste et membre de la Compagnie des négaWatts